Qui peut connaître la portée d'une action ? ... je ne sais pas si les quadra, les quinquagénaires, et au-delà s'en souviennent, mais le mur de Berlin, cette forteresse imprenable, est tombé presque subitement un jour de novembre 1989 ! Qui aurait pu penser que le communisme dans sa forme la plus stricte et rigide allait cesser d'exister aussi rapidement ? A l'époque, ce changement paraissait impossible ! De même, qui s'attendait aux manifestations très récentes pour la liberté dans les pays musulmans ?

Ces changements sont le fruit du militantisme acharné de la part de milliers de personnes qui, inlassablement, ont tenté de réveiller les esprits, au péril de leur liberté, et parfois de leur vie. Lorsque suffisamment de consciences sont éveillées, les murs tombent presque d'eux-mêmes, et les dictatures s'effondrent.

Pour ce qui nous concerne, nous tentons d'éveiller les consciences à la "dictature" provenant du consensus généralement admis au sujet des formes de vies autres qu'humaines. Il s'agit de la pire des formes d'oppression qui soient. Car elle n'est pas aussi évidente que celle établie par un monarque. Elle n'est donc pas simple à faire tomber. La dictature dont nous parlons est imposée depuis l'enfance et se transmet de génération en génération depuis des lustres. Elle est cachée derrière le voile de la normalité pour la plupart des êtres humains qui ne se doutent même pas qu'ils en sont esclaves. Ils sont aveuglés par leurs justifications concernant les traitements irresponsables, injustes et cruels envers les autres formes de vie. Par conséquent, ces traitements se répercutent sur les hommes eux-mêmes.

Nous ne devons pas nous justifier, tout en restant passivement dans notre coin, par des mots qui disent "ça ne sert à rien". Car nous n'avons aucune idée de la portée de nos actions... La pioche n'irait pas bien loin pour creuser si au premier coup elle se disait "ça ne sert à rien, je n'y arriverai pas"... Ce sont les actions répétées avec persévérance qui créent les brèches et les changements.

Plus nous sommes nombreux et actifs et plus nos "coups de pioches" sont répétés, puissants et efficaces. Ainsi nous semons des graines qui germent plus facilement dans les consciences. Ne restez pas passifs dans votre coin. Joignez-vous aux militants et vous serez fiers d'avoir quelque peu contribué aux changements futurs sur cette planète. Prêtez main-forte autant que vous le pouvez. Car nous y arriverons. Les gens commencent à être mûrs à nos idées, bien au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Regardez comme la presse se fait de plus en plus l'écho de notre façon de voir les choses...

Il ne faut jamais arrêter de militer, quitte à paraître lourdaud ou ridicule parfois...

Pour vous donner un exemple, simplement à titre personnel, je peux m'enorgueillir d'en être à 23 personnes que j'ai rendu totalement VG (végétarien, végétalien ou vegan) dans le courant de ma petite existence. Les choses se sont grandement accélérées depuis que j'ai compris l'utilité de Facebook comme outil dans mes actions. Près d'une dizaine de personnes m'ont fait la confidence d'avoir pris la résolution d'être VG en 2011. Et ceci simplement parce que je matraquais mon mur Facebook depuis 3 mois avec des images et des informations qu'elles ignoraient totalement... Lors du dernier réveillon Vegan du 31 décembre, que j'avais pourtant organisé dans le seul but de faire la fête, deux ex-omnivores m'ont remercié de leur avoir permis d'avoir le déclic VG en discutant dans la soirée avec des vegans... ça leur avait ouvert les yeux... Et que dire des nombreux contacts omnis qui autrefois se moquaient ou me suppliaient de cesser de "pourrir" leur mur avec mes posts, et qui aujourd'hui ne disent plus rien parce qu'ils ont compris que, même s'ils ne pouvaient encore devenir VG eux-mêmes, ils savaient désormais que nous nous battons pour une juste cause. C'est ce qui m'a été rapporté récemment par plusieurs de ces contacts.

Tous ces gens ignoraient le sort des animaux. Tous ces gens ne se doutaient pas que les vaches, les taureaux, les moutons, ou n'importe quel animal, sont des êtres sensibles, câlins, joueurs, qui prodiguent et recherche l'affection, qui souffrent et cherchent à s'épanouir aussi à travers le plaisir de vivre.

Tous ces gens savent au fond d'eux que quelque chose ne va pas dans ce monde et commencent à percevoir qu'ils peuvent commencer à y faire quelque chose, à leur échelle, en commençant par changer leurs habitudes alimentaires. Alors ne désespérons pas. Continuons coûte que coûte. Nous sommes là pour leur montrer un point de vue simple qui peut apporter beaucoup de changements salutaires pour toute la planète.

Nous voulons que chaque individu comprenne sa propre responsabilité, à son échelle, pour la pérennité du système injuste et cruel dans lequel nous évoluons. Si tout le monde cessait de consommer de la nourriture qui a nécessité la souffrance ou la mort d'un être vivant, peu à peu la condition des hommes s'améliorerait nettement... Car les implications sont immenses. Les omnivores ne s'en rendent pas compte, mais il y a bien un lien de cause à effet entre le fait de servir à manger de la viande aux enfants, et la torture, les conflits, les haines, les guerres et la misère... On massacre dans le monde près d'un milliard d'animaux quotidiennement dans l'indifférence la plus monstrueuse qui soit. Ainsi, chaque fois qu'un être humain mange de la viande, il se coupe un peu plus d'une sensibilité profonde et véritablement humaine. Devenu adulte il est alors pratiquement indifférent à la souffrance et à la mort violente d'autrui. Pire encore, il les justifie pour supporter sa propre complicité à son échelle. Dès lors, celle-ci, sans qu'il le sache, est maintenue et renforcée par son alimentation. Il s'effondre donc de plus en plus sous le fardeau inconscient de son incapacité à vouloir reconnaître qu'il peut y faire quelque chose. Son esprit enseveli ne pouvant plus voir la solution simple à la plupart de ses maux, se fourvoie dans des justifications qui le rendent de plus en plus irrationnel et stupide. Faute d'en reconnaitre l'origine, il est la proie potentielle d'un nombre incalculable de maladies, de maux et de souffrances intérieures, que les médecins et les psy ont si bien dénombrés sans en avoir compris la cause.

Pythagore, à très juste titre, l'avait d'ailleurs très bien énoncé en écrivant "Tant que les hommes massacreront les animaux, ils s'entre-tueront. De fait, celui qui sème la mort et la souffrance ne peut récolter la joie et l'amour".

Appliquez ce "théorème" à l'échelle de l'humanité, et vous comprendrez pourquoi celle-ci est plongée dans l'irrationalité, les paradoxes, la haine, les conflits et la misère.

C'est tout ce mécanisme que nous cherchons à dénoncer. Ce sont tous les mensonges indispensables pour que ce système perdure que nous voulons révéler. Le premier d'entre eux est celui de faire croire que les animaux sont nécessaires à la nourriture humaine. Nous savons pourtant que c'est exactement le contraire qui est vrai. Nous sommes donc perçus comme une menace par tous ceux qui se vautrent dans le consensus général, afin de ne pas admettre leur responsabilité à leur échelle, et qui justifient leurs vies pourtant établies sur des cruautés sans nom, par le biais de leur alimentation, de leurs vêtements, de leurs accessoires, de leurs ornements et de leurs outils. Le second mensonge est de faire croire que les hommes contribuent à la régulation des espèces. C'est une fois de plus le contraire qui est vrai. Si les hommes n'interviennent pas et laissent les animaux tranquilles, ceux-ci se régulent d'eux mêmes et régulent aussi toute la planète par la même occasion. Car tous ensemble, ils représentent les jardiniers les plus efficaces qui soient pour notre vieille terre. Ils contribuent considérablement à corriger nos agissements polluants et destructeurs.

Un jour viendra où des générations entières se demanderont comment leurs ancêtres pouvaient considérer les animaux comme des objets mercantiles dépourvus de sensibilité et ainsi les torturer, les déchiqueter et les manger. Car il leur paraîtra clairement que ces derniers peuplaient la planète au même titre qu'eux, et contribuaient même bien plus qu'eux à son bien-être et à son embellissement. Ce jour viendra, c'est certain, même s'il ne nous sera pas donné de le voir de notre vivant. Travaillons dans ce sens et cessons de nous plaindre. C'est notre responsabilité de faire en sorte que ça se passe ainsi. C'est notre boulot. Nous avons eu les yeux ouverts avant les autres. Alors assumons cela maintenant si nous voulons vivre bien ! ...

Il me revient une anecdote très récente, arrivée ce lundi 7 mars 2011, lors de l'évènement de PETA contre la fourrure, place de l'Opéra à Paris. Elle concerne Teji, un jeune homme qui s'était fait aborder dans la rue par une activiste, il y a un peu moins de deux ans. Ce jour là, Téji était en train de manger un Mac Do à côté du stand des militants. Muriel, une militante, l'a donc gentiment sermonné en lui expliquant que la viande provenait d'un être qui avait été bien vivant et qui avait souffert. Le soir même le jeune homme a été pris d'une crise de conscience. Il a donc fait des recherches par lui-même et quelques jours plus tard il a décidé de devenir végétarien. Et plus récemment encore il a entrepris d'être vegan. Plus d'un an et demi est passé depuis ce jour où il avait croisé la militante, qui n'avait pas su tout cela. Muriel et Teji ont été présentés ce lundi lors de l'évènement PETA et ils sont tombés dans les bras l'un de l'autre.

Comme quoi, nul ne peut connaître la portée de ses actions...

Notre comportement envers les animaux est le reflet de notre "humanité". C'est le meilleur révélateur qui soit pour déterminer la grandeur d'un être. Car les animaux sont les victimes potentielles les plus fragiles, vulnérables et impuissantes qui soient, bien avant nos propres enfants, nos adolescents, nos indigents, nos malades et nos vieillards. Le fait de les manger, avec toutes les conséquences que cela entraîne, ne peut se concevoir dans l'esprit des êtres humains vraiment évolués.

Les animaux sont la clé de l'humanité. Pensez-y.

Bien à vous MS