Habituellement, on dit qu’une personne est responsable lorsqu’elle s’assume financièrement, qu’elle dirige bien sa vie, sa famille, son travail, etc. Ce sont des critères généralement admis dans notre société pour déterminer le niveau de responsabilité de quelqu’un.

Mais il existe une grande décision qui, prise individuellement, peut nous indiquer un autre niveau de véritable responsabilité. C’est une implication bien plus profonde et lourde de conséquences à l’échelle planétaire que ce que l'on associe habituellement au concept de la responsabilité.

Il s’agit de la décision d’être VG, c’est à dire végétarien, végétalien, ou, à un niveau plus poussé, végan. Elle est la conséquence d'un cheminement intérieur préalable qui nous force à comprendre que nous sommes responsables de nos actes et des conséquences qu'ils entraînent sur l'ensemble de la planète.

Cela semble simple à dire comme ça. Mais ça l’est beaucoup moins qu’il n’y paraît. Car l'immense majorité des individus ne se sent pas concernée par des choses qui, à première vue, ne les touchent pas directement. Prenons l'exemple d'un sujet qui, même si ça n'est pas vraiment le cas, devrait pourtant intéresser tous les citoyens du monde. Je veux parler de la Condition Animale. Peu de gens comprennent que l'avenir de l'humanité dépend beaucoup du sort des animaux. Or celui-ci est directement lié au fait que nous les consommons à tous les niveaux de notre civilisation. Et cela depuis des lustres. Il parait évident et naturel pour tout le monde ou presque de consommer des animaux. Pourtant ce sont des êtres vivants qui naissent, grandissent, et vivent en recherchant le plaisir tout en fuyant la douleur, exactement comme nous évoluons à notre niveau.

Peu d'entre nous réfléchissent au fait qu'en les consommant, l'humanité engendre des crimes proprement inconcevables envers des êtres bel et bien vivants. Des horreurs sans nom sont commises quotidiennement à leur égard dans une indifférence générale. Cela se chiffre à environ 1 milliard d'animaux volontairement tués par jour, toutes espèces confondues, aussi bien terrestres que marines. Il n'est pas possible d'imaginer que cela n'ait aucune incidence sur l'espèce humaine, tant sur le plan éthique que planétaire.

Or il est de plus en plus admis que la consommation des animaux par les êtres humains est source de presque toutes les difficultés écologiques, entre autres, que nous connaissons.

En réalité il est manifeste aujourd'hui pour ceux qui veulent bien le voir, que nous n'avons pas besoin de les consommer pour bien nous nourrir et vivre confortablement. Les avancées technologiques pourraient, et cela depuis longtemps, nous dispenser d'utiliser les animaux à tous les niveaux de notre consommation. Il est donc facile pour un être humain d'assumer sa part de responsabilité dans le désastre éthique et écologique mondial. Il peut agir à son échelle. Il lui suffit simplement de cesser totalement de les consommer.

Pourtant ceux que l'on interroge sur cette question trouvent mille et une raisons pour ne pas agir concrètement dans ce domaine. Bien que la plupart des gens sache qu'il y a un malaise quelque part, très peu veulent cesser de cautionner la souffrance quotidienne puis la mort d’êtres vivants affectueux et innocents en masse. Pour eux, leurs maigres raisons sont vraies et suffisantes. Mais ils ne réalisent pas que leur point de vue est faussé par le choix imposé de leur nourriture. Ainsi, à leur échelle, ils contribuent indirectement aux massacres quotidiens de centaines de millions de vies animales qui ne leur ont strictement rien fait. De ce fait, ils participent également à l'appauvrissement des terres, aux pollutions chimiques et autres conséquences négatives pour la planète.

Beaucoup ressentent pourtant à juste titre que le sort de l'humanité est directement relié à la façon dont elle traite les animaux.

C'est pourquoi, lorsqu’on a suffisamment muri et que nos idées son claires sur le sujet, quel que soit le contexte, rien ni personne ne peut plus nous empêcher de prendre la décision d’être VG et de nous y maintenir. Cela montre qu'en réalité aucun prétexte n'est valable pour ne pas le devenir.

En conséquence, être VG, et en particulier vegan, montre un niveau élevé de compréhension et de véritable responsabilité d’un individu. Car celui-là ne se retranche plus derrière quantité d’excuses pour ne pas changer. Il n’attend pas que d’autres le fassent avant lui, ni que le monde change en sa faveur. Au lieu de se voiler la face, il le fait, c'est tout. Cela contribue davantage pour la planète que tous les discours et autres actions peu efficaces en définitive. Il commence par lui-même et en assume les conséquences. Or elles sont loin d’être faciles et agréables puisqu'elles le feront nager désormais à contre courant dans une société à très large majorité carniste.

Ainsi pour être végan par exemple, il faut avant tout adopter une nourriture strictement végétalienne. Mais lorsque l’on prend cette décision et que l’on s’y tient, notre corps et notre esprit se mettent à subir des changements parfois perturbants. Il faut savoir qu’il y a un cycle d’environ 3 ans à traverser avant d’atteindre une nouvelle stabilité physique et morale. C'est comme une sorte d’épreuve à passer, une période de probation. À condition bien sûr de respecter rigoureusement une alimentation exempte de ce qui provient d’êtres vivants qui ont des yeux ou des muscles. Toutes sortes de bouleversements intérieurs et extérieurs peuvent se produire alors pendant environ trois années. Ceci est valable à une autre échelle pour les « VG » moins rigoureux, comme les végétariens et végétaliens non stricts sur cette question.

Mais pour cette raison il peut être risqué pour un VG de ne pas respecter scrupuleusement la traversé de cette période. Elle peut devenir chaotique et durer longtemps s’il s’autorise quelques écarts par rapport au mode alimentaire qu’il prétend suivre. Il peut devenir alors son propre ennemi à cause de son manque d’intégrité. Ainsi, lorsqu’un VG fait montre d’hostilités, d’agitations et de perturbations au niveau de sa personnalité, il est préférable de l’encourager à renforcer sa propre éthique de vie et alimentaire plutôt que de chercher à le raisonner.

Car tant que nous n’avons pas dépassé le laps de temps indiqué plus haut, nous pouvons subir l’influence de changements, de grands ménages et de réajustements qui s’opèrent dans notre être profond. Nous devenons parfois la proie de réflexions, de questionnements, de passions violentes, et de perplexités. Les compromis et les paradoxes de nos vies peuvent devenir pesants et nous exacerber davantage. En résumé nous plongeons provisoirement dans une sorte de réaménagements intérieurs et cela peut considérablement affecter nos vies.

Nous pouvons pour ainsi dire être à fleur de peau car probablement la cible de notre environnement aussi. En effet nous découvrons de plus en plus l’ampleur du mensonge et l’horreur sur laquelle notre civilisation est construite. Nous ne comprenons plus pourquoi ce qui nous parait évident désormais ne l’est pas pour nos proches, ni pour le monde environnant. Nous essayons donc, souvent maladroitement, de faire remarquer aux gens qui nous entourent leur cécité sur ce sujet. Notre nouvelle compréhension des choses se dessine de mieux en mieux et, au fur et à mesure de notre éveil, nous cherchons autant que possible à exprimer ce que nous ressentons. Cependant, dans un premier temps, il peut nous arriver de devenir confus et maladroits dans nos discours. Nous échouons le plus souvent à convaincre les autres qu’il est inhumain, non éthique et fatal de nous nourrir d’une alimentation carnée, aussi bien pour nous que pour nos proches et toute la planète.

Nous apprenons ainsi la patience, la tolérance extrême, et le lâcher prise.

C’est une période qui peut être souvent pénible à traverser, aussi bien physiquement que psychologiquement. Car même si notre mental s’en défend, notre corps peut ressentir le manque d’aliments carnés comme une perte. Cela peut en quelque sorte le déprimer. Il est possible qu'il lui faille du temps pour réapprendre à fonctionner selon un régime différent, même si celui-ci est en réalité idéal pour lui. Il peut donc se mettre à changer d'aspect puis paraître affaibli et carencé au début. En conséquence nous pouvons voir notre moral chuter bien qu’en général notre mental soit fort et déterminé. Ce dernier est donc souvent mis à rude épreuve aussi.

Parallèlement nos yeux s’ouvrent de plus en plus et peuvent également révéler nos propres défauts et insuffisances. A cela peut s'ajouter le fait que nous ne puissions plus supporter provisoirement l’aveuglement des omnivores qui se nourrissent d’animaux, surtout ceux qui nous sont proches.

C'est comme si, en quelque sorte, nous naissions à nouveau et réapprenions à marcher dans une civilisation qui nous apparaîtrait désormais cruelle, indifférente, démente et suicidaire. Nous pouvons avoir alors de plus en plus le sentiment de nous retrouver injustement dans une immense prison, entourés de criminels endurcis. Ainsi, nous nous mettons parfois à vaciller sous le poids de la responsabilité grandissante que nous procure l'éveil de notre lucidité. Cela perturbe beaucoup d’entre nous et certains peuvent en devenir littéralement hystériques. Mais ça n’est qu’un moment à passer avant d’atteindre une sérénité et un bien être que peu d’omnivores auront probablement la chance de connaitre.

Lorsque cette période est franchie et qu’il maintient son cap, un VG devient compréhensif, souriant et plein d’humour. Il comprend qu’il était inconsciemment à l’origine de la plupart de l’hostilité et des attaques dont il avait été l’objet en tant que VG. Il sait désormais que les débats passionnels ne servent pas à grand chose et alimentent des haines inutiles. Il découvre que les conflits sont évitables et disparaissent par une attitude profondément neutre, non hostile et non défensive envers qui que ce soit. Il ne juge plus ou peu les autres, et quand il le fait, c’est avec une acuité remarquable, davantage destinée à aider qu’à enfoncer. L’essentiel de ses discussions peut donc paraître futiles aux autres mais ça n’est qu’une apparence. Car en réalité il a le sentiment profond d’avoir quelque part trouvé la clé et réglé pour lui-même les questions existentielles dans lesquelles la plupart de l’humanité est encore empêtrée. Il n’éprouve donc plus ni le besoin, ni la nécessité impérieuse d’entrer dans des débats qui préoccupent les humains alors qu’il sait que leur solution commune est dans le respect de toutes les formes de vies. Il préfère s’entretenir sur des sujets beaucoup moins importants et peut paraître ainsi « léger » à certains.

Mais je m’adresse essentiellement à celles et ceux qui traversent cette phase plus ou moins difficilement, et qui quelques fois, peut-être par manque de rigueur, apparait plus longue qu’elle ne l’a été pour d’autres.

Le message que je voudrais leur transmettre est que nous ne devrions pas nous permettre de commettre des erreurs de jugements envers d’autres à cause de ce que nous traversons. Autrement dit, nous devrions renforcer notre propre discipline et éviter de juger qui que ce soit, encore moins des VG.

Notre présence éthique peut déjà être une forme d’accusation pénible pour les omnivores. Pour s’en convaincre il suffit de voir les justifications qu'ils évoquent parfois et les réactions de défense souvent puériles, voire stupides, qu’ils peuvent avoir en notre présence. Elles ne font, hélas, que démontrer le plus souvent un champs de conscience limité. Car leurs explications, si elles étaient extrapolées selon leur logique, tendraient à faire supposer en gros que les adultes pourraient naturellement martyriser les enfants puisque souvent ceux-ci ne s’en privent pas entre eux…

Or les VG ont compris que les animaux sont ce qu’ils sont, et que les humains ne le sont plus depuis longtemps. Pour mieux comprendre les animaux, l’on devrait se dire que leur mental correspond en moyenne à celui des petits enfants d'environ deux ou trois ans, avec des aptitudes particulières, mais tout autant de désirs d’affection et de jeu. La différence est qu’ils ne dépasseront jamais ce stade en tant qu’individus. Notre rôle devrait donc être de les protéger, les respecter et d’aider leurs espèces à évoluer comme nous le faisons pour nos propres enfants.

Si nous avons eu la chance d’être éveillés bien avant la majorité des êtres humains, notre éveil ne s’est pas fait en un instant et nous n’avons pas finis de mûrir. Nous devrions donc accorder aux autres, en particulier aux VG, le droit d’évoluer aussi. Continuons ainsi de faire notre “travail” pour établir la grandeur de l’Homme en éveillant les consciences sur la Condition Animale, plutôt que de faire des amalgames en nous perdant dans des querelles humaines et politiques stériles. Et, par dessus tout, nous devrions faire confiance à celles et ceux qui s’appliquent à être VG. Car, par définition, ils ne feront concrètement jamais plus de mal à une mouche même si certains, par leurs discours enflammés, semblent montrer qu’ils n’ont pas finis de grandir.

Il est préférable, quand on a décidé de devenir végétarien, végétalien ou vegan, de ne pas faire de mélanges avec certaines philosophies, religions, idéologies et politiques. Car elles professent toutes, d’une certaine façon, des idées sectaires qui tendent à exclure ceux qui ne pensent pas comme elles. Elles ne nous aident pas à véhiculer correctement notre message.

Devenir VG par choix éthique est l’aboutissement d’un haut degré d’évolution humaine. Lorsqu’on atteint un tel niveau, si nous souhaitons avoir un impact positif, il est particulièrement nécessaire de s’en montrer digne en n’entretenant plus de haines envers celles et ceux qui n’ont pas encore atteint notre compréhension de la Vie.

S’éveiller ainsi ne dépend ni de l’intelligence, ni de la culture, ni d’une position sociale. Pourtant, l’observation de ceux qui nous fustigent permet de conclure que c’est un degré de sagesse qui peut difficilement être atteignable. Ainsi, la majorité des gens ne semble pas concevoir qu'il soit possible de ne plus cautionner toute souffrance ni mort, pour quelle que forme de vie que ce soit, en commençant par bannir de notre nourriture puis de nos effets personnels tout ce qui provient d'animaux terrestres et marins. Les excuses qu’ils donnent paraissent le plus souvent ahurissantes pour celles et ceux qui ont ouvert les yeux sur cette question.

En principe, à notre niveau, il n’est plus besoin de "béquilles" pour marcher dans le monde. Car presque toutes les religions, philosophies et autres idéologies qui prônent « le bien de l’humanité » ont cherché confusément à nous faire appliquer ce principe : aimer et respecter son prochain. Or c’est quelque chose qui est beaucoup plus facilement réalisable lorsque ce concept est admis pour toute forme vivante. C’est l’étape de base qui semble avoir été oubliée et qui rend cette philosophie bien facilement applicable lorsqu’elle est réhabilitée.

Si nous donnons à certains le sentiment que nous sommes sectaires, c’est peut-être parce que nous paraissons savoir et comprendre des choses que malheureusement beaucoup trop de gens ne peuvent encore percevoir. Nous nous efforçons donc de rester unis face à une certaine adversité que le monde nous impose. En cela, oui, nous pouvons paraître sectaires. Cela peut être perçu ainsi par quelqu’un d’extérieur à notre « groupe » jusqu'à ce qu’il s’éveille à son tour et découvre que c’était probablement lui qui l’était !

Mais il vaut mieux éviter de mélanger le fait de ne plus manger de viande avec celui d’être bouddhiste, de pratiquer le yoga, les arts martiaux, d’avoir des idées de droite ou de gauche, d’être juif, musulman, chrétien, franc-maçon, etc. Continuer dans ces voies peut être intéressant, culturellement enrichissant, amusant et même divertissant. Mais s’y adonner pleinement, c’est un peu comme s’il l’on continuait sans cesse de replonger dans nos cours de classes primaires alors que l’on a déjà obtenu le Baccalauréat ! Toutes ces pratiques, bien qu’elles paraissent riches de sagesse et de philosophies applicables, sont en réalité issues du monde de la pensée carnivore. Elles peuvent apparaître merveilleuses aux mangeurs de cadavres mais restent limitées pour nous. Nous ne devrions donc pas être dupés par elles.

Il arrive ainsi que des VG cherchent le moyen de paraître « normaux » pour survivre moins péniblement dans un entourage hostile à leur intégrité. Ils peuvent donc adhérer à des groupes réputés être nobles par leurs idéologies humanistes selon le point de vue des carnivores. Ces VG sont quelques fois tellement occupés à être ordinaires qu’ils ne reconnaissent pas que chacun d’entre eux est extraordinaire et n’a pas besoin de se fondre dans la masse.

Si l’on est devenu VG non pas pour des raisons d’hygiène ou d’allergie, ni même pour sauver la planète, mais simplement parce que l’on a compris que les animaux sont des êtres vivants à part entière, qui sont nés de géniteurs qui ont cherchés à les protéger, qui fuient la douleur et recherchent le plaisir tout comme les humains, l’on peut considérer que l’on n’a peut être plus besoin d’aucune philosophie, idéologie ou politique existante pour faire partie des meilleurs éléments humains qui soient.

Les VG sont ainsi quelque part des pompiers et des médecins qui s’ignorent dans un monde en flammes. Quand je parle des VG, je veux dire par là les végétariens, les végétaliens et les vegans qui le sont devenus suite à leur prise de conscience de la nécessité de respecter toute vie, en commençant par celles du règne animal. Ils comprennent que toute tentative pour sauver notre planète à l’agonie est inutile sans l’application de cette condition préalable.

Et tant pis si ce constat paraît élitiste, prétentieux et que sais-je encore. Beaucoup d’omnivores carnistes ne manqueront certainement pas de le dénoncer en s’en offusquant. Mais c’est pourtant un fait. Car un VG fait mille fois plus pour son entourage, toutes les formes de vies et toute la planète qu’un écologiste convaincu qui se nourrit d’animaux. Il fait même bien plus pour les hommes que celui qui consacre sa vie à sauver des vies humaines. Je sais bien que je deviendrais impopulaire par ces affirmations. Mais j’aimerais bien que mes détracteurs aillent jusqu’au bout d’un raisonnement véritablement rationnel avant de mal les considérer. Hélas, c’est une analyse parfaitement logique que les carnistes ne peuvent pas se permettre. Car s’ils avaient cette capacité, ils voudraient devenir vegans à leur tour.

Il faut donc laisser les VG tranquilles, car quoi qu’ils fassent, ils sauvent, même passivement, un peu de notre planète.

Or, lorsqu'ils sauvent un être en train d'agoniser, peu importe que le pompier, le médecin, ou l’ambulancier soient de droite ou de gauche. On se fiche qu'ils soient blancs, noirs, juifs ou musulmans, et peu importe aussi ce qu'ils peuvent bien faire après leur travail.

Cependant les VG ont tous une personnalité très forte et indépendante. Ils se sont souvent forgés en marge des consensus et des normes de la société tout en devant faire face à une hostilité palpable quant à leur choix de vie anticonformiste. Il peut en résulter parfois qu’ils aient des comportements agressifs inappropriés à force d’avoir été sur la défensive pour protéger leurs valeurs. Mais ils peuvent, malgré les protections mentales qu’ils se sont établis pour résister aux assauts de celles de la société carniste, être insidieusement contaminés par certaines de ses idées confuses.

Par exemple, il semble qu'il y ait malheureusement aujourd’hui confusion d’idéologies, de temps et d'espace. Ainsi nous ne sommes plus en 1940. Les nazis n'ont plus le pouvoir et ne sont pas prêts de le retrouver, malgré les messages de peur que les médias nous rabâchent à longueur de temps pour des fins politiques. Les partis politiques d’extrême droite reconnus, comme le FN, ne sont pas comparables aux nazis quoi qu'on en pense, même si certains principes s'en rapprochent parfois.

Aussi nous devons garder à l’esprit que le racisme et la xénophobie ont presque toujours existés, de tout temps, dans tous les milieux et dans toutes les couches de la société humaine. Cela n’empêche pas les gens de vivre ensemble malgré tout, et n’apporte donc pas grand chose de traiter certains de xénophobes. Car c’est à ce moment là que les problèmes surviennent, par déclenchement de procès d’intention, donc de jugements. Cela ne fait qu’attiser des haines et créer des clans qui s'opposent malgré leurs buts communs. Sommes nous exempts de défauts nous-mêmes pour nous permettre de juger ainsi ? Comment apprécions-nous les mangeurs de cadavres par exemple ? Rappelons nous de cela.

Or ce n’est pas leurs façons de penser qui rend les gens criminels. Ce sont leurs propres actes.

Nous devons réaliser aussi que ce qui peut être un indicateur de danger dans la pensée carniste est un révélateur de changements positifs chez un VG qui s’applique à le devenir. Car il s’efforce probablement déjà de ne plus commettre de torts. Mais il est sans doute encore la proie de contradictions. Il n’a peut être tout simplement pas fini d’évoluer, comme expliqué en préambule. Laissons lui donc le temps de s’améliorer.

Tous les systèmes politiques ont cherchés des moyens pour guider les hommes afin qu’ils puissent vivre ensemble. Les lois qui en ont découlées proviennent de tentatives visant à permettre aux membres d’une nation de vivre côte à côte malgré une pensée carniste dominante, c'est-à-dire établie sur la loi du plus fort. C’est une manière paradoxale de vouloir établir le respect, la douceur et l’harmonie par la force. Or ces choses sont naturellement présentes chez les êtres évolués comme les VG. Car ils respectent naturellement les autres et les comprennent bien plus qu’ils ne l’admettent parfois puisqu’ils ne sont pas nés VG pour la plupart.

J'estime que nous nous trompons de combat en cherchant à faire de la politique de rue. Nous devrions éviter de tomber dans la folie de devenir des intégristes anti intégristes ou des extrémistes anti extrémistes. Cela établit une mauvaise image de nous, tout en créant des divisions au sein des VG et des membres de la Protection Animale. C’est contre productif. Cela aide ceux qui veulent nous barrer la route et qui souhaitent empêcher que notre monde s’améliore réellement.

Dix mille ans d’Histoire de nos civilisations suffisent largement à démontrer qu’attaquer un groupe ou un individu est le meilleur moyen de renforcer ce dernier. Nous ne devrions donc pas tomber pas dans le piège de la stigmatisation. Car ce n’est pas en jugeant les gens que nous arriverons à les faire évoluer. Il semble même que le réflexe du jugement provienne de notre système carniste séculaire qui nous pousse à faire des tentatives pour nous débarrasser mentalement de notre cruauté. Nous essayons d’une certaine manière confuse et continuelle de la rejeter sur autrui. Nous espérons peut être ainsi que quelqu’un d’autre assume la responsabilité de nos faiblesses. Mais c’est un leurre.

Car ce faisant, nous augmentons certainement la cruauté que nous portons tous quelque part au fond de notre conscience. Elle est constitué en grande partie de toutes les situations qui nous ont obligées à trahir, blesser ou tuer contre notre volonté profonde. L’une des premières a été quand, petit enfant, on nous a forcé à manger un animal, un petit être innocent que pour rien au monde nous n’aurions souhaité la mort. Quand nous nous en sommes rendus compte il était trop tard. Nous étions devenus complices ou bourreaux. La plupart d’entre nous a donc très vite dû occulter cela pour continuer à survivre avec le poids de cette réalité. Cette partie refoulée de notre conscience a vraisemblablement agi par la suite comme une réserve noire accumulant toutes nos pensées, paroles et actes similairement cruels. Elle est devenue une sorte de réservoir où se sont agrégés quantité phénoménale de chagrins, de regrets et de résignations refoulés. Elle contient sans doute une énergie considérable d’amertume que nous alimentons inconsciemment par nos pensées, nos paroles et actes cruels. Cette source noire nous force insidieusement à justifier toujours plus de cruauté ainsi que d’autres comportements irrationnels.

La seule manière probable d’en réduire les effets serait indubitablement d’en prendre conscience puis d’en assumer pleinement notre responsabilité.

Or, lorsque nous stigmatisons quelqu’un, c’est quelque part un acte de cruauté. Nous espérons peut être inconsciemment que ce dernier assume quelque peu la responsabilité du reste de méchanceté et d’irrationalité que nous portons en nous. Mais ce faisant nous les renforçons. C’est un cercle vicieux. Or le monde des omnivores nous montre le résultat probable d’une telle attitude : conflits, trahisons, guerres et misères perpétuels. Nous devrions donc sortir de cette roue sans fin. Les êtres vivants, et encore moins les êtres humains, ne sont pas blancs ou noirs même s’ils semblent parfois fixés sur l’une de ces couleurs. Ils peuvent en réalité exprimer une infinité d’émotions, de pensées, d’idées, de concepts. En résumé ils ont à leur disposition une infinité de couleurs pour s’exprimer mais leurs choix peut dépendre de beaucoup de paramètres, dont le point de vue notemment.

C’est à nous de savoir faire sortir les belles couleurs que les gens portent au fond de leur cœur plutot que de les étiqueter sombrement. La stigmatisation est quelque part une preuve aussi d’obstruction et de limitation par celui ou celle qui l’emploie. Elle ne vaut pas mieux que ce qu’elle cherche à dénoncer. Car même le pire des criminels possède une lueur d’espoir au fond de son être. Il est donc préférable de nous attacher à nous perfectionner dans l’art de savoir raviver cette flamme, aussi petite soit-elle, plutot que de porter notre attention sur ce que nous n’aimons pas.

C’est pourquoi nous ne devrions pas rentrer dans ces jeux là. Pour ma part je suis apolitique et je me fiche complètement des querelles humaines. Je n’y prête même pas attention car j’estime que c’est une perte de temps. Ce sont des « jeux » qui ne m’intéressent pas. En fait cela distrait et fait oublier l’origine commune de ces conflits. Je pense en effet qu'ils ont un dénominateur commun et c'est contre celui-ci que je m'efforce d'agir.

Les débats politiques et les querelles humaines, nous éloignent hélas de notre objectif commun : expliquer qu'il faudrait garder un respect absolu pour toutes les formes de vie du moment qu’elles ne cherchent pas délibérément à nous nuire. C'est ce que nous devrions prôner à tous les égards avec puissance, persévérance, et une douceur telle qu'elle finirait par faire fondre les plus récalcitrants à cette philosophie de vie.

Il n'est manifestement pas bon d'opposer la haine à la haine ou la violence à la violence. C'est un schéma très probablement carnivore. Nous devrions briser ce cycle infernal. Cela n’aurait rien à voir avec le fait de “tendre l’autre joue”. Car il ne s’agirait pas de rester passif lorsqu’un être nous attaquerait directement. Mais ce serait uniquement en cas d’hostilité physique que nous devrions réagir pour défendre notre intégrité corporelle et notre survie.

Autrement, ce ne seraient que des mots ou des idées prononcés sans actes. Nous devrions, plus que tout autre groupe, nous situer bien au dessus des attaques verbales. Car nous ne manquons déjà pas d’être dénigrés dans nos propres vies et dans les médias. Si nous devions prendre ces attaques au sérieux, nous tomberions rapidement dans la folie. Or elles sont inévitables puisque le système de pensée qui gouverne le monde est essentiellement carniste. D’une manière ou d’une autre, il s’auto protège à travers les membres de nos sociétés dites « civilisées ». Mais notre existence semble quand même bouleverser profondément ceux qui nous croisent bien que cela reste inavoué la plupart du temps. Les réactions des gens face à notre philosophie de vie, vraiment surprenantes parfois, nous indiquent en effet que nous ne laissons personne indifférent.

Ce n’est pas par faiblesse que les êtres humains évolués appliquent le principe de retenue face au genre d’attaques que nous essuyons régulièrement. Car au contraire, il faut beaucoup de maturité, de force, d’intelligence et de maîtrise de soi pour ne pas tomber dans le piège de réagir à la haine par la haine, ou à la violence par la violence, même si elle ne se limite qu’à des mots. Nous devons faire preuve de retenue, bien plus que quiconque. Que nous le voulions ou non, nous représentons une grande sagesse dans l’inconscient des gens. Nous leur cassons cette image en nous laissant aller à des pertes de sang froid. Nous devrions montrer l’exemple de ce que nous prônons si nous souhaitons les toucher.

Mais cela ne doit pas nous empêcher de manifester dans les rues, ni de faire des actions militantes même si elles heurtent parfois certaines sensibilités. Ces actions, bien qu'elles ne fassent pas toujours l’unanimité, ont au moins le mérite d’être réalisées. Avec le temps, elles véhiculent un message sous une forme qui s’affine de plus en plus. Elles créent donc un impact médiatique qui parle de mieux en mieux aux omnivores.

Cependant tout ce que nous devrions chercher à faire, est de réveiller les consciences sur le fait que la vie de tout être vivant est unique. Elle a des buts individuels et collectifs. Elle devrait donc être respectée et préservée au même titre que la notre. Peut-être que si cela était répété assez fort et longuement, pas seulement les VG, mais tous les êtres humains réaliseraient que c’est une vérité absolue et immuable, et qu’en toutes circonstances, on ne peut jamais l’ignorer ou la négliger.

Dès l'instant où un individu a complètement intégré cette idée, il n'y a plus de racisme possible de sa part. Il découvre enfin que chaque forme de vie est unique et a sa raison d'être. Il en éprouve alors du respect et de la compréhension. De cette façon d’agir individuelle découle naturellement le vivre ensemble dans le bien être et l’harmonie que les politiques et les religions ont cherchées à établir.

Mais cela devrait inclure tout être vivant, non pas seulement les êtres humains. C’était, semble t-il, la donnée omise qui paraissait manquer dans l’équation vitale que les élus et religieux de tout temps avaient cherché à résoudre.

Le respect des animaux apparait comme la première étape indispensable à franchir pour les êtres humains véritablement évolués. Cela bien avant de poursuivre la véritable route qui conduit à l’évolution de l’espèce humaine, celle qui l’affranchira probablement de ses clivages, de ses haines, ses guerres et ses misères. Cela devrait commencer par le fait de cesser de consommer tous les animaux et non pas seulement quelques un. Car chaque animal, du plus petit au plus grand, y compris les espèces marines et les insectes, devrait avoir le droit de vivre sa vie tout comme nous la notre. En tant que membres de l’espèce la plus évoluée, nous devrions garantir ce droit à tout être vivant. C’est le point principal sur lequel l’espèce humaine semble avoir failli. C’est probablement ce qui a plongé le monde dans l’état où il se trouve aujourd’hui : un enfer potentiel, et souvent réel pour tous, espèce humaine comprise.

Le respect et la préservation de la vie des animaux devrait être du même ordre que celui de la vie des petits enfants. Car, comme ces derniers, ils sont tous affectueux, câlins et joueurs, bien qu’ils ne grandiront jamais. Ils sont nés de géniteurs qui ont cherchés à les protéger. Ils fuient la douleur, recherchent le plaisir dans le jeu et la liberté, tout comme nous. Les êtres humains éveillés à cela savent que la clé de la délivrance de la plupart des souffrances de l’humanité réside quelque part dans le respect et l’amour de toute forme de vie, à commencer par celle des animaux.

Se battre uniquement pour le respect et la liberté des êtres humains apparait presque comme étant inutile. Il faudrait souhaiter celle de tous les êtres vivants pour que les hommes soient libres aussi. Respecter chaque membre des espèces animales est donc quelque part aussi la clé pour libérer notre humanité, toute l’Humanité. Elle a pourtant toujours été là, sous nos yeux, bien cachée car tellement proche, mais bien évidente à celles et ceux qui s’éveillent à cette compréhension.

Nous ne devrions donc pas arrêter notre camion de pompiers en route, sous prétexte que quelques chiens aboient sur notre chemin.

Nous devrions plutôt rappeler sans cesse que nous ne serions rien sans les animaux. Nous leur devons tout. Ils sont nos alliés les plus fidèles et dévoués. Car sans eux, la planète ne serait pas vivable. Ils en sont les jardiniers les plus efficaces et les plus utiles. Ce sont eux qui l'ensemencent, la recyclent, la dépolluent, et l'embellissent malgré toutes nos pollutions destructrices. Ils font cela naturellement, bien mieux qu'aucun homme ni aucune armée ne le pourrait lorsque nous les laissons faire tous ensemble. Ce sont nos meilleurs jardiniers pour oxygéner la terre, cultiver les fruits, les légumes, les plantes, les millions d’espèces végétales que nous offre en réalité notre planète comme nourriture saine, optimale, non destructrice, et qui n’engendre ni souffrances, ni chaos.

En continuant à faire de la politique telle qu’elle se présente aujourd’hui, nous continuons d’une certaine manière le jeu fatal des omnivores qui consiste à dire "Tu as tort/ J'ai raison" et "tu ne mérites pas d'exister donc je te tue ou je te vire de mes amis". C’est une des manières d’alimenter le feu maintenu par notre civilisation et de s’éloigner de certaines compréhensions fondamentales concernant la Vie.

Le racisme par exemple, ne provient vraisemblablement pas de certains courants politiques. Aussi peu évident que cela puisse paraitre à ceux qui mangent de la viande, nous nous nous doutons bien qu’il n'existe que parce qu'au cœur de chaque enfant s'est formé un paradoxe provenant du fait d’en manger. Cela soutient sans doute inconsciemment l'idée que l'on peut impunément faire ce que l'on veut d’une vie dès lors qu'on la considère comme inférieure. Par conséquent cela entretient hélas l’ignorance et l’incompréhension vis à vis d’autres. Cela crée donc aussi une distance avec les autres formes de vie. C'est pour faire disparaitre cette ignominie que nous devons agir en tant que VG. Et ça n'est probablement pas dans la violence ni la stigmatisation que nous obtiendrons le plus de succès.

Chaque omnivore, homme, femme, enfant ou adulte est malheureusement d’une certaine manière un bourreau raciste potentiel qui s'ignore puisqu'il considère inconsciemment les animaux comme des êtres inférieurs dont il peut faire ce qu'il veut. Par conséquent il porte en lui les germes de toute guerre et de tout conflit. C’est donc là-dessus que nous devrions l’aider à mettre son attention.

Lorsque cette prise de conscience aura été établie partout, et pour tous, aucune idéologie morbide comme la xénophobie ne sera probablement plus envisageable. Le reste en découlera naturellement, bien au delà de nos rêves de paix et de fraternité les plus utopiques.

Le fait de manger des animaux est semble t-il la racine du mal être de l’humanité, de son rejet des autres, comme de la plupart de ses maux depuis qu’elle a quitté la vie animale. Cette irresponsabilité malencontreuse a malheureusement fait plonger tous les êtres vivants de la planète dans une confusion, un désarroi, et un désastre écologique incommensurables. Si nous souhaitons sortir de cette roue infernale qui nous entraine dans des paradoxes inexorables où la paix et la guerre font tour à tour le lot de l'Histoire Humaine, c'est sur ce point, et seulement sur celui-là, que nous devrions chercher à y faire quelque chose. Si nous souhaitons établir une civilisation où chacun est libre d'être comme il veut du moment qu'il ne nuis à personne, animaux compris, commençons par ouvrir les yeux de l'Humanité sur le fait que tuer un être innocent, quel qu'il soit, est un crime envers la Vie qui n'est pas sans conséquences sur la sienne.

Lorsque ceci sera évident pour tous, des choses comme le racisme seront des concepts que les hommes auront certainement peine à concevoir. Car ce ne sont que des conséquences logiques du carnisme. C’est donc celui-ci que nous devrions pointer du doigt. Tout autre combat et tout autre discours crée de la dispersion et dessert notre Cause.

Puissions nous comprendre cela. Affectueusement, MS